Back to normal… Enfin, presque

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Il était temps, non, de retrouver un semblant de normalité ? Avec cette rentrée (presque) ordinaire, Nina entre enfin pleinement dans son aventure américaine. Pourvu que ça dure !

Back to normal : Nina sort du bus jaune

Mercredi 9 septembre. 5 h 45. Le téléphone sonne la fin des vacances. Les yeux piquent un peu, mais le réveil est joyeux ; c’est la rentrée. Cette année, elle a un goût particulier à deux égards : elle marque la fin d’une longue période bizarre et surtout, elle va enfin permettre à Nina de découvrir la vie d’un lycée américain.

La veille, nous avons longuement discuté de cette journée tant attendue, du petit stress qui montait gentiment : allait-elle réussir à s’intégrer, à comprendre et suivre les cours ? Ma réponse à toutes ces interrogations est évidemment un grand oui, je n’ai aucun doute. Mais je comprends les siens, je les entends, et ne les minimise pas. Une rentrée dans un nouvel établissement est toujours à la fois excitant et angoissant. Alors à plusieurs milliers de kilomètres et dans une langue étrangère, cette légère appréhension me paraît tout à fait logique.

Déstresse, maman !

Finalement, le jour J, la plus stressée des deux n’est pas celle que l’on croit. Avec les six heures de décalage, je passe une grande partie de ma journée à attendre des nouvelles de la sienne en regardant ma montre, en faisant claquer mes ongles sur la table, et en consultant mon téléphone toutes les trente secondes, pour m’assurer que je n’ai pas raté un message … Vous visualisez ? Non ?

Back to normal : scroll telephone
Parfaitement. Je me traine en tenue d’époque chez moi. Quelque chose à redire ?

Je lutte contre l’envie de lui en envoyer un (dans son lycée, les portables sont autorisés, même en classe – j’espère qu’elle garde les bonnes habitudes prises en France). Je me découvre un côté mère louve ; peut-être l’étais-je déjà ? Disons qu’il s’assume bien en cette journée de reprise, et s’impose à moi.

Un petit message du papa d’accueil me fait bien rire, je me détends enfin. Ah ! Vous voyez, même sur place cet horaire de repas surprend ! Ce petit intermède me réveille. Bon sang, je ne vais quand même pas me mettre la rate au court bouillon pour une rentrée ! 

Au self masqué ohé ohé

Distanciation sociale à la cantine

Bon ok, ils ne portent pas vraiment de masque au self, c’était juste pour le jeu de mot. À midi (enfin, à 10h 20 heure locale), nous recevons quelques photos sur le groupe WhatsApp familial, et même une petite video. À un Plexiglas et quelques heures près, une pause méridienne tout ce qu’il existe de plus banal ! Évidemment, je n’ai qu’une envie : qu’elle me raconte tout sans attendre, mais je lui réponds l’inverse. Qu’elle profite de sa journée, qu’elle la vive pleinement. Elle nous racontera plus tard.

Dès son retour à la maison, l’appel vidéo ne se fait pas attendre. Elle nous détaille les événements de la journée avec enthousiasme. La voilà rassurée : elle comprend parfaitement les cours, a retrouvé les amitiés nouées quelques mois plus tôt, et fait connaissance avec de nouveaux camarades.

French connexion

Et parmi eux… une autre étudiante française ; une jeune fille de Montpellier qu’elle croise dans les couloirs. Preuve que l’immersion est totale, elle parlent anglais entre elles, et mettent quelques minutes à s’en rendre compte. Elles en rient ensemble, mais… toujours en anglais.

Autre bonne surprise en cours de théologie, le prof maitrise parfaitement la langue de Molière. Cette fois-ci, ils échangent quelques phrases en français, Nina s’amuse des mines déconfites des élèves de la classe !

Ses camarades lui demandent régulièrement de parler français. La langue, jugée difficile à apprendre (rassurez-vous , elle l’est pour nous aussi), n’est choisie que par peu d’élèves. Après quelques banalités, elle finit par lâcher le plus naturellement du monde un « j’aime l’apéro, pour manger du saucisson et des chips » venu d’ailleurs. Change rien, Nina. Je suis fière de toi !

C’est bien joli, tout ça. Mais elle est aussi là bas pour bosser un peu. Avec son counselor, ils ont opté pour des cours avancés dans certaines matières. Les fameux AP class. Notamment en Biologie, une matière importante pour son projet professionnel. Les premiers cours se passent bien, elle n’éprouve pas de difficulté particulière à comprendre les termes. Et puis, il y a les cours français par correspondance.

Rurbanisation et autres joyeusetés

Œuvres au programme pour le bac de français

Une autre paire de manches ! Elle attaque par un chapitre de Géographie, commence à douter de sa capacité à mener ce double cursus à bien…

Petit cadeau de rentrée, je viens de lui envoyer deux cartons pleins de livres en français, les œuvres à lire et étudier pour les épreuves anticipées du baccalauréat. Elle a déjà prévu de les lire pendant ses trajets en bus (presque une heure).

Nous lançons un petit skype « musique d’ascenseur ». Le téléphone posé , chacune occupée à pianoter sur son ordinateur de part et d’autre de l’Atlantique, nous nous offrons une présence, une sorte d’ambiance de fond qui n’appelle pas de paroles. De temps à autre, nous échangeons quelques mots. Un peu comme lorsqu’elle rentrait à la maison après sa journée d’école, et faisait ses devoirs dans la cuisine tandis que je préparais le repas.

Avant de raccrocher, je la rassure à nouveau ; elle se retrouve seule face à ses cours, cherche encore la bonne méthode, l’organisation la plus efficace pour ne pas être submergée de travail. Dans une dizaine de jours, elle pourra contacter les professeurs référents du CNED, qui l’aideront. Et je ne doute pas qu’elle trouvera son rythme de croisière.

Stay tuned : la suite au prochain épisode

3 commentaires

  1. Bonjour Georgina,
    J’ai eu le lien de ton blog par une « févriette » parce que ma fille Rosalie (janviette2005) va partir l’année prochaine faire sa terminale en Highschool.
    Avec quel organisme Nina est-elle partie ?
    Pour nous ce sera ISPA. Nous avons fini le dossier il ne reste plus qu’à faire les vaccins.
    Nina tient-elle un blog ou une chaîne pour suivre un peu ses aventures ?
    Merci d’avance,
    Séverine
    (FB sev ikx)

    • Coucou Séverine, désolée, je viens seulement de voir ton commentaire. Oui, je me souviens très bien de toi, et de Rosalie ! C’est vraiment une chouette expérience, j’espère que celle de ta fille sera aussi belle que celle de Nina !

      Nina est partie avec le CEI, et nous en sommes très satisfaits ! Pas de blog ni de chaîne, pour Nina. Elle aurait aimé, seulement, le temps lui manque. D’où cette série d’articles, que j’écris en collaboration avec elle, d’ailleurs. Au plaisir de suivre les aventures de Rosalie !

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